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La Maison des mondes africains ouvre à Paris après une "lutte acharnée"
information fournie par AFP 03/10/2025 à 20:02

La directrice générale de la Maison des mondes africains MansA, Elisabeth Gomis, le 11 mars 2025, à Paris ( AFP / JOEL SAGET )

La directrice générale de la Maison des mondes africains MansA, Elisabeth Gomis, le 11 mars 2025, à Paris ( AFP / JOEL SAGET )

Nouveau lieu culturel voulu par Emmanuel Macron, la Maison des mondes africains MansA ouvre ses portes samedi à Paris après une "lutte acharnée" et avec l'ambition de "propager enfin la parole afro-descendante", soixante ans après les indépendances.

"Je vais faire en sorte que ce soit historique et rien ne m'arrêtera", a déclaré vendredi Elisabeth Gomis, directrice générale de ce "laboratoire" pluridisciplinaire installé provisoirement dans un ancien atelier de confection du Xe arrondissement.

Cette Maison, qui aspire à terme à devenir le pendant pour l'Afrique de l'Institut du monde arabe, a été théorisée dans un rapport remis en 2021 au président Emmanuel Macron qui en a fait, depuis, un des axes de sa diplomatie culturelle en direction d'un continent où l'influence française est en recul.

Ancienne journaliste et réalisatrice, Elisabeth Gomis, 45 ans, ne nie pas cette filiation politique mais refuse qu'elle affaiblisse la raison d'être d'un lieu qui comble, selon elle, un "manque" dans la relation entre la France et le continent africain.

"Ca ne peut pas être effacé juste en disant: +C'était un projet d'Emmanuel Macron+", dit-elle à l'AFP. "Effectivement, la narration commence avec une demande politique. Mais sur le travail qu'on est en train de faire, il n'y a jamais eu d'ingérence de l'Élysée", assure Mme Gomis, qui pilote le projet depuis ses origines et selon qui MansA répond à une "urgence".

"Le temps nous est compté", dit-elle. "Soixante ans après les indépendances (...) on va enfin avoir un lieu qui va accueillir, propager, mettre en lumière la parole afro-descendante", détaille-t-elle, convoquant aussi bien l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé que le rappeur américain Kendrick Lamar.

"L’ambition de MansA est claire : (...) contribuer à rassembler une société parfois fragmentée ou conflictuelle sur les questions d’identité, d’immigration ou d'histoire", a salué la ministre sortante de la Culture, Rachida Dati, venue vendredi soir inaugurer la MansA, selon le texte de son discours transmis à l'AFP.

"Avec la MansA, la France affirme son optimisme, main dans la main avec les sociétés civiles (...). Ce n’est pas un musée des certitudes mais un atelier des possibles", a déclaré son homologue des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Pour son ouverture samedi, les visiteurs pourront gratuitement découvrir l'exposition "Noires" de l'artiste française Roxane Mbanga, qui a transformé une partie des 800 m2 de MansA en salon intime et hybride où se mêlent tapisserie, vidéos et photos. "Le fait qu'un endroit comme cela existe donne de l'espoir", a estimé l'artiste.

- "Sans compromissions" -

Sa naissance a toutefois été "le fruit d'une lutte acharnée", résume Elisabeth Gomis, qui a dû livrer bataille avec une partie de la haute administration pour trouver un point d'ancrage à MansA, placé sous la double tutelle de la Culture et des Affaires étrangères.

En 2024, l'idée défendue au ministère de la Culture d'implanter ce nouveau lieu dans l'Hôtel de la Monnaie de Paris avait provoqué une levée de boucliers dans cette institution du IXe siècle et des récriminations à l'extrême droite.

La polémique avait failli avoir raison du projet et une fois cette étape surmontée, Mme Gomis avait dû encore jouer des coudes pour obtenir les moyens financiers de faire vivre le lieu, sur fond d'austérité budgétaire.

MansA, qui se rêve en immense agora, a dû se rabattre sur des locaux plus exigus et composer avec un budget revu à la baisse, abondé à hauteur de deux millions d'euros par la Culture et cinq millions par les Affaires étrangères.

"On sait que ça va être dur et qu'il y a un effort financier à faire. Il est global et ce n'est pas uniquement pour MansA. Ca, on le respecte et on fera avec ce qu'on a", détaille Mme Gomis, qui va désormais mettre le cap sur le mécénat privé pour s'agrandir et en affichant son credo: "Des compromis mais sans compromissions".

3 commentaires

  • 21:16

    eh oui encore une soumission du président


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